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18/7/2022

Le management ? Ça vous connaît. À tel point que vos salariés fuient le navire par dizaines et que les plaintes à votre sujet vont bon train. Aaaaah, ces reproches injustifiés, ces jalousies inconsidérées et cette rengaine sempiternelle du « c’en est trop ! », « je prends sur moi mais ça devient insupportable », « c’est terminé, je me tire et je vais chercher ailleurs ». Foutaises, balivernes ! Ces situations, vous les avez passées en revue des centaines de fois, et vous en êtes certain : vous n’avez absolument rien à vous reprocher. De quoi se plaignent-ils, après tout ? D’autant que votre « inspirational quote » du moment devrait les secouer un peu. Travailler plus pour gagner plus, c’est le 11ème commandement ! Envie d’endosser pleinement le rôle de petit chef tyrannique ? Faire la loi parce que nom d’une pipe, vous avez fondé cette boîte à la sueur de votre front et qu’on ne vous remercie pas assez ? Éviter de révéler au grand jour votre comportement potentiellement critiquable ? Fort bonne idée ! Voici donc les 7 règles d’or de la tranquillité, pour balayer les mauvais éléments sur le pas de la porte, terroriser les plus faibles ou créer une atmosphère de malaise profond. VIVA LA REVOLUCION ... Du turn-over pour mieux régner ! Après tout, jouer au manager, c’est faire cavalier seul, non ?

N.B : cet article est à lire avec beaucoup de second degré. Toute ressemblance avec des personnages ou des situations ayant existé serait purement fortuite.

Règle numéro 1 : Donnez un maximum de travail à vos subalternes

(Oui parce que là, on est dans un schéma bien vertical, sans considération aucune pour ces individus).

« Le travail c’est bon pour la santé » … Rien de tel qu’une surcharge de travail savamment dosée.

La botte secrète ? Exploiter au maximum vos meilleures recrues sous couvert de résultats un poil médiocres.

Et réaffirmer avec un certain aplomb que oui, les +55 heures / semaines stimulent ce tas de neurones grabataires qui ne demandent qu’à se remuer les miches. On quémande à mots couverts une contrepartie ?

Ne cédez pas au chant des sirènes. Faites-leur croire que vous les augmenterez mais que vous devez voir ça « avec la direction N+3 et Jean-Michel de la compta, sans oublier Sandrine aux RH, tu comprends ? Ça risque d’être long ».

Quant à l’éventuelle possibilité d’une promotion ou d’un nouveau poste, qu’ils ne comptent pas là-dessus … Le changement n’a pas sa place dans la course à la démission.

Règle numéro 2 : ne dites JAMAIS à vos employés qu’ils font du bon boulot

(Vous y perdrez au change et on profitera de votre bon cœur)

Ne félicitez pas vos employés. Ne prenez jamais le risque de balancer un mot sympa ou un compliment qui vaut tout l’or du monde. Ça laisserait la place aux brèches béantes, celles qui puent la bienveillance et le respect.

Travailler comme un dingue et donner le meilleur de soi ? Le minimum syndical ! Puis somme toute, ces ingrats perçoivent un salaire. Ils devraient se contenter de ce qu’ils ont et basta ! 

Après tout, la seule personne qui mérite d’être récompensée passe devant votre miroir chaque matin. Alors, jetez-vous des fleurs et abreuvez-vous de douces paroles pendant que d’autres pleurnichent inutilement.

D’ailleurs, n’hésitez pas à mettre la gomme en ce qui concerne la communication négative. Au plus vous feignez l’insatisfaction, au plus ils cravacheront pour satisfaire à vos demandes.

Règle numéro 3 : évitez de vous préoccuper de vos salariés.

(Faites leur comprendre que vous êtes indifférent et sans pitié)  

Entretenir des rapports aussi cordiaux qu’en temps de Guerre Froide est un MUST pour laisser partir les collaborateurs gênants.

Ceux qui pourraient vous faire de l’ombre parce qu’ils ont réussi là où vous avez échoué. Juguler le sens du professionnalisme et du relationnel ? Même pas en rêve.

Prendre part aux afterworks ou aux restos d’équipe ? Jamais de la vie. N’abolissez sous aucun prétexte le rapport hiérarchique établi. Après tout, il s’agit là de simples exécutants et rien d’autre.

Dans l’indifférence la plus profonde, vous devez vous astreindre à générer chez eux un sentiment d’appréhension, de démotivation, quitte à les faire sombrer dans la plus profonde des soumissions. Ensuite, vous pourrez les accabler de reproches : le sentiment de culpabilité et la frustration feront leur apparition bien assez tôt.

Règle numéro 4 : n’assumez aucune responsabilité et ne tenez pas vos engagements

(Vous allez vite devenir accro aux fausses promesses)

Vous aviez juré de faire l’effort d’écouter vos équipes ? Vous vous êtes engagé à déléguer un chouïa de vos missions ? Donné votre parole d’honneur pour accompagner et guider vos collaborateurs quoi qu’il en coûte ?

C’est le moment idéal pour retourner votre veste et devenir le héros opportuniste qui sommeille en vous. Semez la zizanie, pour affermir votre position de capitaine à bord. Le navire coule, les erreurs et les échecs s’enchaînent : vous n’étiez pas là, vous n’avez rien vu, rien entendu et très franchement vous vous en lavez les mains. Vous défendrez avec fougue vos propres intérêts, une fois dans l’antre de la direction, puisqu’au final, le mérite vous revient de droit. Les autres auront des comptes à rendre, mais pas vous. Et en prime, ils seront responsables des patates chaudes et autres basses besognes qui pourraient compromettre votre brillant avenir. Alors franchement, si quelqu’un doit prendre la porte, ne plaidez pas coupable et laissez vos subordonnés s’en charger à votre place !

Règle numéro 5 : vivez, pensez, mangez favoritisme et constituez un nouveau genre d’élite

(Aka l’impartialité et la subjectivité).

Tel un condor royal balayant son empire du regard, vous comprenez qu’il est temps de trier votre entourage professionnel sur le volet.

Des collaborateurs, ou des sbires c’est « toudi » la même chose, alors créez des atomes crochus avec ceux qui vous ressemblent. Et n’oubliez pas qu’une vision du travail partagée se doit d’être rétribuée.

Préférez ceux qui se tournent les pouces, les esprits roublards et machiavéliques pour asseoir votre suprématie. Donnez-leur l’occasion de s’adonner à des projets passionnants : c’est à eux seuls que vous appliquerez ce traitement de faveur.

Si vous les avez dans la poche, vous pouvez être sûr de parvenir à vos fins.  Rien de tel pour ouvrir la boîte de Pandore, qui déclenchera fatalement un « good flow » de tensions conflictuelles entre vos chouchous et le reste des parias. Y’a du rififi dans l’air ? Laissez-les s’étriper … Et que le meilleur gagne !

Règle numéro 6 : montrez-leur que c’est vous le patron

(Si besoin, inspirez-vous de Tony Montana x Scarface)

Comment chasser la mauvaise herbe du jardin ? En faisant preuve de ténacité ! Mais bon, pas besoin de vous faire la leçon, vous étiez déjà le bad cop dans la cour de récré.

Le management autoritariste se révèlera extrêmement efficace. Mâtiné d’un bon coup de flicage et d’inspection sans autre gadget que Slack et Google Drive, vous devez surveillez les moindres faits et gestes des plus récalcitrants.  

Sanctionnez les retardataires aux réunions, les mous du genou qui mettent 3 plombes à répondre sur la messagerie interne et ceux qui vous envoient le dossier numéro 623 au format Word alors que vous l’aviez demandé en version PDF.

De toutes les manières, la seule façon d’obtenir le respect c’est le bâton ou la carotte. Et on sait pertinemment que vous avez fait le bon choix.

Règle numéro 7 : empêchez-les d’évoluer, à tous les sens du terme

(La montée en compétences et « l’accomplissement de soi », NIET, NADA, QUETSCH).

« Nos employés ont du talent ? ». Dans un monde parallèle sans doute, mais chez vous, les soft / hard skills n’ont pas leur place. Vos employés souhaitent consolider de nouvelles compétences ? S’inscrire à des formations enrichissantes et passionnantes ? Rêvent de liberté et de créativité ? Ruinez le moindre de leurs espoirs et découragez-les dès que possible à base de tâches longues, ennuyeuses voire carrément déplaisantes ou d’objectifs à atteindre flous et superflus.

Votre arme fatale ? L’absence complète de feedbacks. S’ils se plantent et qu’ils ne comprennent pas pourquoi, ils se sentent rapidement illégitimes. Laissez prendre la sauce, ils finiront bien par lâcher le morceau et vous claquer un bore-out ou un syndrome de l’imposteur, stade avancé.

Un soupçon d’émotions négatives, une pincée de mauvaise foi, une cuiller à soupe de chantage et parfois même une louche d’ego surdimensionnée.

Voici la recette explosive pour devenir un manager control freak, qui jubile à l’idée qu’on le craigne. Jamais là quand on a besoin de lui, il s’attribue les mérites d’un labeur mené par d’autres.

Fourbe et infantilisant, il n’admet jamais qu’il a tort et se carapate à la moindre difficulté. En bref, moins il en fait, mieux il se porte. Le combo explosif pour déclencher une « démissionnite » aigüe.

(Quoi ? Vous avez changé d’avis ? Improbable … Vous êtes certain de votre décision ? Pourtant, on y était presque. Vous pouviez encore basculer du côté obscur de la Force...

Ça doit être ce petit côté girouette, qui vous va si bien … Tant pis, on n’va pas chercher midi à 14H.

Vous l'aurez compris, si vous souhaitez garder vos collaborateurs, on vous conseille de faire tout l'inverse de ce que l'on vient de vous énoncer là.. Mais comme quoi, dans ce sens là, ça ne rend pas de la même manière hein!

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