Conseils entreprises
27/1/2023

Redonner confiance à ses collaborateurs et propulser son organisation vers le haut, c’est d’abord mettre un terme à la culture d'entreprise imbibée de méfiance et de paranoïa. Le cynisme organisationnel est un schéma interactionnel qui incarne, à lui seul, une bombe à retardement : impact potentiel du taux de performance, épuisement professionnel, départs en masse et coups bas (vos fav séries Netflix s’inspirent également de faits réels, ne l’oubliez pas). 

Haut les cœurs ! Il existe des moyens d’y remédier. En optant pour des politiques et des pratiques basées sur la collaboration et la transparence, en veillant à ce que tous les managers adoptent des comportements adéquats, vous éviterez de tomber dans le "piège du cynisme", et participerez à l’émergence ainsi qu’au maintien d’un environnement de travail sain, pour l’ensemble de vos collaborateurs. 

Bon à savoir : À l’origine, on parle de cynisme organisationnel lorsque les collaborateurs n’accordent que peu, voire aucun crédit à leur entreprise, affirmant qu’ils sont incapables de se fier à qui que ce soit. Cette forme de cynisme est souvent associée à des émotions négatives telles que la déception et la colère, en réponse à un écosystème considéré comme inadapté (processus axés sur le “fliquage” des collaborateurs, esprit d’équipe nul et non avenu, pratiques de travail contestables, éthique professionnelle remise en cause, etc).

Pourquoi le cynisme est-il devenu monnaie courante ? 

À dire vrai, le cynisme prend racine un peu partout et la notion d’intégrité se désagrège rapidement. On peut citer l’exemple-type des journalistes / médias qui s’emparent de scandales interplanétaires, au sujet de systèmes ou cultures prônant la corruption / les inégalités. Ceci encourage, même inconsciemment, l’émergence ou le renforcement de comportements cyniques / pessimistes. 

Il ne suffit pas que les employés soient naturellement enclins à la méfiance. Les politiques et les pratiques mises en place au sein d’une entreprise peuvent également contribuer à créer des tensions exacerbées. 

Supposons par exemple, qu’un manager détermine un ranking sur la base de la performance de ses collaborateurs. Poussons le bouchon plus loin, en imaginant que ce manager récompense les meilleurs et convoque ceux ayant atteint un score plus “faiblard” pour les rappeler à l’ordre (avec la menace d’un licenciement sous le nez).  

Cette forme de compétitivité qui se réveille en chacun de nous, peut également déclencher des querelles en interne et des rivalités. Parce que oui, certains “challengers” ne veulent pas uniquement “performer”. Parfois, ils s’arrangent pour couler un membre de leur équipe ou le poussent à échouer. Soit une forme de sabotage qui peut miner votre entreprise et vos activités. 

📛 Les entreprises qui valorisent uniquement le succès individuel au détriment du travail d'équipe, encouragent une concurrence malsaine et nuisent à l'innovation. Cela peut mener à la dégradation des relations au sein d'une équipe, comme l'a montré une étude réalisée par l'université d'État de Washington

Le cynisme, un ennemi invisible qui peut coûter cher 

En parallèle, des facteurs d’ordre psychologique entrent en jeu, telle qu’une crainte excessive d’attitudes ou d’actions néfastes (méchanceté, médiocrité, bassesse, malhonnêteté) et donc une adaptation par anticipation auxdites attitudes. On parle également de “frappes préventives” et d’”illusion du génie cynique”, concepts que nous allons vous présenter sans plus attendre. 

En quoi consiste le mécanisme d’asymétrie positive-négative ? 

Il est toujours bon de savoir repérer les gens qui cherchent à nous duper. Et bien, Mère Nature a prévu le coup ! Elle nous a doté d'un système de "détection des tricheurs / personnes mal intentionnées", opérationnel dès notre plus jeune âge. Les chercheurs en psychologie appellent cela l' "asymétrie positive-négative". Grosso modo, il s’agit d’un pare-feu défensif, pour nous adapter aux comportements toxiques ou délétères. 

En règle générale, nous sommes plus prompts à juger sévèrement les personnes ayant agi de manière éhontée ou immorale, que de louer leurs conduites dites morales. Cela peut donc participer à la propagation d’une forme de cynisme / pessimisme dans le cadre d’interactions sociales. 

Qu’est-ce que le mécanisme dit des “frappes préventives” ?  

Manifester de la méfiance ou du scepticisme à l’égard de nos comparses humains nous pousse fatalement à ériger des barrières et des murs de glace. Pas franchement décidés à leur apporter de l’aide ou de l’assistance, nous ouvrons également les vannes de l’animosité et de la mauvaise foi : un peu comme une loi du talion proactive, également nommée “frappe préventive”. 

Il faut comprendre que le cynisme, dans le cadre professionnel ou personnel, entraîne une forme de réciprocité. En nous sentant menacés, nous sortons les griffes et jouons à un jeu dangereux. Ceci peut conduire à une véritable surenchère : manque de respect, hypocrisie, défiance, mensonge, etc. Ici, les psychologues évoquent l’”assimilation comportementale”, puisque nous décidons d’agir par mimétisme, et ce dans le but de nous protéger.

Mécanisme de “l’illusion du génie cynique”, kesako ? 

Selon de récents travaux menés par la chercheuse Olga Stavrova, une grande majorité d’individus estiment que les cyniques ont une façon de voir les choses plus réaliste et qu'elles sont plus intelligentes que les autres. Cependant, il a été démontré que les cyniques n’étaient pas nécessairement plus lucides ou perspicaces, ni même plus “doués”. 

En l’occurrence, leur radar est totalement brouillé puisqu’ils perçoivent tout et tout le monde de la même manière. Malgré cela, de nombreuses personnes continuent de croire qu’il s’agit là d’une preuve d'intelligence irréfutable. Et tant que le cynisme sera envisagé comme la prolongation du cerveau d’Einstein, il sera porté aux nues. 

💡 D’un point de vue psychologique et comportemental, les personnes dites cyniques ont une opinion très négative de la nature humaine, estimant que chaque individu est égoïste, et que chaque geste est guidé par des intérêts purement personnels (même si cela semble bénéfique / bienveillant). Lorsque l’on se sent impuissant, dépendant, et quasi à la merci des autres, le sentiment naissant de vulnérabilité peut nous inciter à adopter des mécanismes de défense tels que la méfiance et l'hostilité, qui conduisent finalement à une vision plus sombre et cynique du monde qui nous entoure.

Cyniques et pessimistes : attention aux idées noires ! 

Le cynisme, c’est un peu comme une mauvaise herbe : ça provoque une ribambelle de problèmes et ça se propage à vitesse grand V. En effet, ceux qui ont une piètre opinion des autres et de leur travail (managers ou collaborateurs) peuvent causer de gros dégâts et court-circuiter une entreprise. En agissant de la sorte, ils sont capables du pire : distiller en intraveineuse des sentiments négatifs et contaminer leurs équipes / collègues. Par conséquent, ils contribuent à la création d’un cercle vicieux, axé sur la méfiance et la suspicion, qui se matérialise de façon bien réelle.

Le cynisme, un traquenard auquel il est possible d’échapper

Observer le monde à travers un prisme débordant de scepticisme peut, à première vue sembler logique. Les escroqueries vont bon train, les petits chefs tyranniques pullulent et les infos du JT commencent franchement à nous blaser. Toutefois, une grosse décharge de cynisme peut avoir des conséquences néfastes à tous les niveaux. 

Pour inverser cette tendance, les entreprises doivent adopter des politiques et des processus qui favorisent la collaboration et la confiance. Les collaborateurs doivent être évalués et récompensés pour leur esprit d’équipe et de coopération, qui impulsent l’intelligence collective et la transversalité. Cela les encourage à partager leurs connaissances, compétences et perspectives, et à s’ouvrir aux autres. Ici, le processus d’"interdépendance" booste le sentiment de sécurité et optimise, par conséquent, les performances d’une entreprise.

Quelques conseils utiles 👇🏼

  1. Signifiez (de façon explicite) à vos collaborateurs que vous croyez en eux et encouragez-les à faire appel au discernement & au bon sens dans n’importe quelle situation. 👏
  2. Aidez-les à se fixer des objectifs, pour leur permettre de s’épanouir personnellement et professionnellement parlant. 💪
  3. Favorisez les projets collaboratifs et participatifs. 🤝
  4. Nourrissez une culture d’entreprise centrée sur la coopération, le soutien, l’empathie ainsi que le sentiment d’appartenance à une véritable communauté.

Le fin mot de l'histoire ...

Faire preuve de confiance et de clairvoyance permet d’optimiser le bien-être et la satisfaction en interne, ainsi que la bonne santé de l'entreprise et l’évolution des collaborateurs. À ce titre, nous devons nous assurer que tous les voyants “structurels” et “organisationnels” sont au vert. Autrement dit, les valeurs de l’entreprise sont-elles concrètement mises en pratique ou bien est-ce simplement de la poudre aux yeux ? Les salaires, primes et avantages sont-ils déterminés et justifiés sur des bases d’équité et de transparence ? Enfin, les leaders, chefs d’entreprise et recruteurs doivent être conscients de leurs propres préjugés (ou biais cognitifs), pour empêcher la survenue d’un “cynisme-gate”. 

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